Francé

Lorsqu’ils se sont rencontrés à Marseille – ex-capitale coloniale, ville-monde – Lamine Diagne et Raymond Dikoumé se sont reconnus.
Un demi-siècle après la vague des indépendances des années 1960, ces deux afro-descendants français s’emparent de l’histoire pour croiser leurs parcours personnels, questionner l’intime.

Performance conféré ou conférence performée, la forme se joue des ponts spatio-temporels, échos d’un grand-père tirailleur sénégalais, flash d’un enfant de banlieue parisienne, résurgence du monde de l’ancestralité…

La voix de ces deux hommes à la recherche d’une fraternité, ouvre le champ pluriel des questions qui les traversent. Comment se définir aujourd’hui, pour les générations à venir, héritiers de l’histoire coloniale, tout autant qu’artistes pleinement acteurs de ce monde contemporain ?

Loin d’un propos victimaire, où d’une posture savante, cette création alliant musique, image et jeu, est prétexte à déconstruire, pour donner à voir et vivre en direct, les résonances des faits, afin de devenir pleinement sujet de sa propre histoire.

Lamine Diagne est né à Lyon, d’une mère française et d’un père sénégalais.
Les parents de Raymond Dikoumé, né à Paris, sont eux arrivés en France dans les années 80.
Ils venaient du Cameroun, colonie allemande, puis anglaise, puis française lors de son indépendance.
Tous deux possèdent des frères et sœurs, originaires et vivants au pays.

Ce spectacle a surgi d’un désir partagé, de la volonté commune de deux auteurs.
Un conteur rompu à l’exercice des récits de vie, et un écrivain-traducteur passé par la mise en scène, aimant plus que tout dans ses écrits, témoigner de ceux que l’on entend peu.

Ces dernières années, les Noirs vivant en France apparaissent plus visiblement sur la scène publique nationale. Lamine Diagne et Raymond Dikoumé ont eu envie d’apporter leurs regards croisés sur ce que l’on peut aujourd’hui nommer la « question noire » française.

Ensemble, ils ont esquissé les contours de ce théâtre-performance pour connecter leurs parcours personnels à la « grande Histoire ». Car tenter de comprendre permet aussi de mieux se connaître.

La forme

Lamine Diagne et Raymond Dikoumé utilisent le simulacre d’une conférence pour se raconter tout en questionnant les discours dominants. À la confrontation, ils préfèrent l’humour, le détournement, le décalage et l’impact visuel d’une création vidéo.

Sur le plateau, un écran, une mappemonde, des instruments de musique, des costumes, un bâton de maître et deux conférenciers. Pendant une heure, Lamine Diagne et Raymond Dikoumé vont disséquer l’Histoire en commençant par la leur. Ils s’inspirent de la culture spectaculaire noire, du rite initiatique à la Revue Nègre, en passant par le Minstrel show, afin de créer un spectacle rituel permettant d’exorciser le passé, de se l’approprier. Essayer d’en rire. De s’en défaire. Ou de faire avec.

C’est le show. Ça va dans tous les sens. Ça fait du sale.

Calendrier de création

2023

La Maison du Conte, Chevilly-Larue (94) – Du 19 au 23 juin
Théâtre Fontblanche, Vitrolles (13) (avec Sortie de chantier) – Du 11 au 19 sept.
Festival Fragments, Les Plateaux Sauvages, Paris (75)
Maquette de 40 min  : 18 octobre à 14h & 20h30, 19 octobre à 17h
Théâtre Durance, Château-Arnoux (04) – Du 23 au 31 octobre

2024

Forum Jacques Prévert, Carros (06) – Présentation d’une  Maquette le 11 janvier
Résidence de 1 semaine à partir du 26 février ou du 4 mars
Théâtre de Grasse (06) – Résidence du 22 au 30 avril
Centre des Arts du Récit (38) Résidence avec sortie de chantier du 7 au 15 mai
Théâtre Le Strapontin, Pont de Scorff (56) / En cours
(avec Sortie de chantier) – Dates en septembre
La Criée Théâtre National de Marseille, en partenariat avec le ZEF-scène nationale, Marseille (13) – Résidence et Premières, dates en automne