Sous l’arbre à palabres

« L’arbre à palabres est au cœur du village, à l’ombre de son feuillage on discute, on rit, on décide ensemble, on partage le thé et le temps. Mais quand le soir tombe, c’est une vieille femme qui s’installe sur ses racines. Chaque soir, elle lisse les plis de sa robe, se racle doucement la gorge, et les enfants accourent, formant un tapis de corps autour d’elle. Ils écoutent, les yeux grands ouverts, jusqu’à ce que le sommeil les emporte avec les histoires. »

Dans ce spectacle, Lamine Diagne nous parle de cette grand-mère-là, la sienne, qui lui a donné le goût des récits, lui a transmis l’héritage d’une parole vivante, précieuse, pleine de malice et de sagesse. Il nous confie des contes venus d’Afrique de l’Ouest, des histoires d’animaux qui nous ressemblent, de héros enfants, de savanes bruissantes et d’arbres qui parlent : Les enfants de la gazelle, Adama et l’arbre de la connaissance, la fourmi et l’éléphant…

Accompagné par Wim Welker à la guitare, qui tisse des paysages sonores comme des tapis de sons, le conteur déploie un instrumentarium riche et organique : ngoni, flûtes peules, kalimba, senza, petites percussions, doudouk… Les histoires s’entrelacent aux musiques, les mots deviennent souffle, les notes deviennent mémoire. Le spectacle est une traversée sensorielle, une invitation au voyage, une célébration de l’oralité.

Car dans ces contes, transmis de bouche à oreille depuis la nuit des temps, il y a quelque chose d’universel : une façon de dire le monde, de l’apprivoiser, de le comprendre sans l’expliquer. Une parole qui rassure, qui élève, qui fait communauté. Une parole qui fait grandir.